Les mutuelles de solidarité, un modèle de résilience communautaire

21 décembre 2023

En République démocratique du Congo, la Fondation Panzi et la Croix-Rouge luxembourgeoise accompagnent 80 mutuelles de solidarité (MUSO). Les MUSO sont des cercles de femmes ayant vécu les mêmes souffrances liées aux violences sexuelles, qui se soutiennent psychologiquement, socialement et financièrement.

Grâce à un système de cotisations, micro-crédits et aides sociales basé sur des caisses verte, rouge et bleue, les MUSO jouent un rôle essentiel dans le renforcement des liens communautaires et le développement socio-économique. Elisabeth, membre de la MUSO Baziré Rhugwasanye, partage sa satisfaction : «. Tous les membres des MUSO se connaissent et nous avons vraiment le cœur plein de joie. Pour les cotisations, nous discutons mutuellement et nous accordons sur la répartition. Nous favorisons ainsi la solidarité financière au sein de la communauté. »

En plus des projets communs que les membres développent, les bénéfices perçus permettent de financer d’autres projets individuels et de développer leur portefeuille d’activités. Un membre de la MUSO Basime raconte : « J’ai bénéficié d’un prêt de 100.000 francs congolais (environ 33 euros). Après avoir développé la rougeole, mes enfants ont montré des signes de malnutrition. J’ai donc utilisé une partie de l’argent pour les soigner. Avec le reste, j’ai acheté du bétail pour l’élevage. Je remercie l’équipe car elle pense aussi aux personnes vulnérables. »

En parallèle, les membres des MUSO suivent des formations en compétences d’affaires, comme l’explique l’une des femmes soutenues : « Avec l’argent du crédit dont j’ai bénéficié, je vends des haricots. Cette activité commerciale me permet de scolariser mes enfants. Grâce à cela, mon fils a reçu son diplôme d’état et ma fille est déjà diplômée de l’université. Si j’ai pu réaliser cela, c’est grâce aux formations en compétences d’affaires que j’ai suivies. Je tiens à remercier la Fondation Panzi et ses partenaires pour cela. »

Dans un but de réinsertion socio-économique, les survivantes de violences sexuelles soutenues par la Fondation Panzi peuvent également suivre des cours d’alphabétisation et faire le choix d’une filière pour apprendre un métier parmi la savonnerie, la couture, la coiffure, la maroquinerie, la pâtisserie ou encore la menuiserie. Une bénéficiaire témoigne : « Mineure, je suis tombée enceinte et ai été rejetée par le garçon et par ma famille. Quand j’ai intégré la MUSO, les membres m’ont très bien accueillie et m’ont prêté 50.000 francs congolais (environ 17 euros) qui m’ont aidée à démarrer un projet de vente de tomates et à m’occuper de mon enfant. La MUSO m’a aussi financé une formation en couture. J’espère que je vais pouvoir créer mon atelier. »

Ces récits individuels mettent en lumière l’importance cruciale des initiatives communautaires et des formations pour autonomiser les individus, renforcer leurs compétences et promouvoir le bien-être auprès des populations vulnérables.